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Le gouvernement veut inciter entreprises et collectivités à acheter « responsable »

il y a 3 ans

Le label « achats responsables » va être élargi et comprendre des critères environnementaux et sociaux. La secrétaire d'Etat à l'Economie solidaire, Olivia Grégoire, a pour objectif que 80 % des achats publics soient labellisés « responsables » d'ici à la fin 2022.

Parier sur l'incitation et la labellisation plutôt que sur l'intervention et la contrainte. Voilà comment le gouvernement entend développer la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, au moins à court terme. Le label « achats responsables », qui existe depuis 2012, va connaître une nouvelle jeunesse.

En neuf ans, il n'a séduit que 51 entreprises comme la SNCF, Orange ou encore EDF, et quelques collectivités locales telles que la région Centre et le département des Hauts-de-Seine. « Aujourd'hui, le label est sous-utilisé. Nous voulons le transformer, valoriser au-delà des seuls délais de paiement et y inclure des éléments environnementaux et sociaux », explique aux « Echos » Olivia Grégoire, la secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable.

Mais qu'est-ce qu'un acheteur responsable ? « C'est quelqu'un qui se pose des questions avant d'agir, avant de lancer un appel d'offres par exemple. Les questions portent tant sur l'impact social et sociétal des futures décisions que sur leurs conséquences en matière environnementale », répond Pierre Pelouzet, le Médiateur des entreprises, qui vient de rendre un rapport à la secrétaire d'Etat pour moderniser le label.

Un outil d'autodiagnostic mis en place

Et pourquoi un label ? « Les entreprises qui seront vues comme étant responsables sur le plan environnemental et social disposeront d'abord d'un avantage compétitif auprès de leurs cats, leurs fournisseurs, leurs actionnaires et même auprès des jeunes diplômés », juge Pierre Pelouzet. Ensuite, au-delà de l'image, « les entreprises préfèrent faire des affaires avec celles qui partagent les mêmes valeurs qu'elles », poursuit le Médiateur des entreprises : « le but, c'est qu'un écosystème de confiance mutuelle se crée entre les entreprises labellisées. C'est un peu ce qui s'est passé dans le secteur de la défense. La Défense a été le premier ministère labellisé. Des fournisseurs importants tels que Thales et Safran ont suivi. Et des PME ont embrayé. Le label a essaimé toute la filière. »

Concrètement, les candidats souhaitant obtenir le label « achats responsables » seront audités, puis certifiés ou non par des sociétés chargées de les évaluer. Le rapport et le plan d'action des candidats seront étudiés et la décision sera prise en fonction du respect d'une batterie de critères environnementaux et sociaux, tels que l'emploi de personnes handicapées. Pour inciter les entreprises privées, les administrations et les collectivités locales à s'emparer de ce label, et simplifier leurs démarches, un outil d'autodiagnostic sera mis en place, sur Internet, dans les semaines à venir.

Mais l'Etat veut montrer l'exemple. « L'idée est de créer une émulation entre les ministères et de les inciter à obtenir ce label. L'Etat doit montrer l'exemple et enclencher un cercle vertueux auprès des collectivités locales et des entreprises », explique Olivia Grégoire. « L'ambition est que 80 % des achats publics soient labellisés achats responsables d'ici à la fin 2022 : l'exemplarité créera un effet d'entraînement », poursuit-elle. L'objectif est ambitieux mais il s'agit d'une étape.

D'abord, le projet de loi sur la lutte contre le réchauffement climatique, actuellement discuté à l'Assemblée, prévoit que d'ici à cinq ans, le critère environnemental sera pris en compte de façon obligatoire dans l'attribution de tous les marchés publics. Les achats publics représentent tout de même 200 milliards d'euros chaque année, soit 8 % du PIB. Ensuite, les directives européennes prévoient qu'à terme, les entreprises du Vieux Continent seront obligées de publier leurs performances en matières sociales et environnementales. La France peut difficilement être en retard sur ce front-là.

Les chiffres clés

C'est ce que représentent, chaque année, les achats des 51 entreprises et collectivités locales bénéficiant du label « achats responsables ».
Ont réduit leurs émissions de carbone depuis cinq ans, selon une étude de bpifrance.
Citent le peu de reconnaissance des cats comme frein à la réduction des émissions de CO2, selon bpifrance.

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