Passer au contenu principal Passer au pied de page du site

You are using an outdated browser. Please upgrade your browser to improve your experience.

Les valeurs industrielles portent Wall Street vers de nouveaux sommets

il y a 3 ans

L'indice Dow Jones a clôturé pour la première fois de son histoire au-dessus des 30.000 points mardi. Les investisseurs se projettent déjà dans l'après-Covid, ce qui profite aux valeurs cycliques délaissées pendant la crise.

Toujours plus haut. Les marchés américains ont inscrit de nouveaux records mardi. Le célèbre indice Dow Jones a clôturé pour la première fois de son histoire au-dessus des 30.000 points, avant de repasser sous le seuil symbolique mercredi en fin de séance en Europe. En mars dernier, il était tombé sous les 19.000 points, son plus bas niveau depuis fin 2016.

L'ambiance est clairement à l'optimisme sur les marchés depuis le début du mois de novembre. Les investisseurs se concentrent sur les bonnes nouvelles, que ce soit sur le front politique ou sanitaire. L'absence d'instabilité sociale prononcée autour des élections américaines a été saluée par les investisseurs, de même que le déclenchement tardif de la transition à la Maison-Blanche. Les annonces prometteuses sur les vaccins leur ont en particulier permis de passer outre la détérioration rapide de l'épidémie outre-Atlantique.

« Un monde post-Covid »

« Les marchés ne sont pas un baromètre de l'économie réelle, ils regardent les anticipations de profits et se projettent dans un monde post-Covid, ce qui explique le rebond des valeurs plus cycliques qui avaient beaucoup souffert des mesures de restriction de l'activité », observe Wilfrid Galand, de Montpensier Finance. Le Dow Jones a largement bénéficié de cette tendance. Il a bondi de 13 % en novembre, battant le S&P 500 (+ 11 %) et le Nasdaq (+ 10 %) à forte coloration technologique. Une image miroir de leur performance depuis le début de l'année, dominée par le Nasdaq (+ 34 %) alors que le Dow Jones reste à la traîne (+ 5 %).

Il faut dire que ce dernier est bien moins exposé aux géants de l'Internet. Le plus vieil indice boursier n'inclut ni Amazon ni Facebook ou encore Google, qui ont brillé en Bourse cette année. Les valeurs industrielles et financières, plus cycliques, y figurent en revanche en bonne place. Elles représentent plus de 30 % de l'indice contre 18 % du S&P 500. Boeing, par exemple, est la sixième pondération de l'indice Dow Jones. Or, le cours du constructeur aéronautique a rebondi de plus de 50 % en novembre, soutenu par le feu vert donné au retour du 737 MAX. La major pétrolière Chevron (+ 37 % en novembre), le conglomérat industriel Honeywell (+ 26 %) ou encore la banque Goldman Sachs (+ 25 %) ont également participé du rebond de l'indice.

Au-delà des grandes entreprises, les investisseurs sont revenus massivement sur les petites et moyennes capitalisations. L'indice Russell 2000, lui aussi plus exposé aux valeurs industrielles et financières, est ainsi en route vers sa meilleure performance mensuelle avec un gain supérieur à 20 %. De quoi largement rattraper son retard sur les grandes capitalisations. Alors qu'à fin septembre le Russell 2000 accusait un écart de 15 points face au S&P 500, il fait désormais quasiment jeu égal.

Une embellie qui s'explique notamment par la perspective de voir Janet Yellen nommée secrétaire au Trésor dans la prochaine administration. L'ancienne présidente de la Fed est perçue par les investisseurs comme particulièrement attentive aux conditions de financement des entreprises. Or, « le bilan des entreprises du Russell 2000 s'est davantage dégradé durant la crise, son arrivée réduit donc le risque d'une cascade de défauts », souligne Wilfrid Galand.

Après ces envolées, l'euphorie peut-elle se poursuivre indéfiniment en Bourse ? « Le marché a rapidement intégré beaucoup de bonnes nouvelles », observe Nadège Dufossé, stratégiste chez Candriam. « A un moment donné, une phase de digestion s'impose. » Le consensus pour l'année à venir n'en reste pas moins optimiste. Mais il faudra probablement d'autres bonnes nouvelles, par exemple du côté des négociations sur le prochain plan de relance, pour entretenir la hausse.

Author: Bastien Bouchaud

Original article: 2020-11-26

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation des cookies.
Les cookies utilisés permettent une meilleure expérience de navigation sur ce site.
En savoir plus