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Close Look : Permacrise - quels sont les enjeux ?

il y a un an

CLOSE LOOK
Permacrise : quels sont les enjeux ?

Il existe une ancienne expression chinoise qui dit : « Puissiez-vous vivre à une époque intéressante ». Alors que nous arrivons au terme d’une année qui ne nous a laissé aucun répit, nous commençons à saisir pleinement la signification de cette expression. Rien d’étonnant à ce que le mot « permacrise » (crise permanente) ait été choisi comme mot de l’année 2022. Il résume l’alternance de bonnes et mauvaises nouvelles qui ont défini l’année et qui ont souvent laissé les marchés profondément perturbés. Quelles sont les raisons de ces bouleversements ? Le coupable : l’inflation galopante. 

À la suite de la Grande crise financière de 2008, les banques centrales ont accouru à la rescousse du système financier mondial. Les taux d’intérêt ont été baissés et une nouvelle forme de soutien financier, connu sous le nom d’« assouplissement quantitatif » ou QE, a été créée. Les taux d’intérêt ont été maintenus artificiellement bas et, à mesure que les liquidités ont afflué dans le système, les valorisations de nombreuses classes d’actifs se sont envolées de plus en plus haut. L’inflation était au plus bas et l’objectif de la banque centrale visant à tirer l’inflation vers les 2 % paraissait pratiquement relever de la science-fiction.

Par la suite, en 2020, l’apparition de la pandémie de Covid-19 a changé la donne à de nombreux égards. Face à l’effondrement des marchés financiers, les taux d’intérêt ont sombré, passant même en territoire négatif, et le QE a été relancé. Ces mesures de relance monétaire sans précédent ont été suivies par une quantité considérable de mesures de relance budgétaire ou publique. Le rebond a été impressionnant. La confiance a été rétablie et les dépenses ont été dopées. Néanmoins, les graines de l’inflation avaient été semées. Pourtant, la Réserve fédérale américaine (Fed) a caractérisé les niveaux relativement plus élevés d’inflation comme « transitoires » et a retardé les relèvements de taux d’intérêt. 

Au final, les marchés ont commencé à se demander si la Fed ne prenait pas du retard sur l’inflation et l’agitation s’est emparée des investisseurs. C’est alors que nous sommes entrés dans la période connue sous le nom de « Grande volatilité ». Puis, au printemps 2022, survient l’invasion russe de l’Ukraine. Les prix de l’énergie et des matières premières, du blé aux métaux, ont bondi et l’inflation a atteint des taux à deux chiffres dans de nombreuses grandes économies. Malgré la multiplication des relèvements de taux, l’inflation a continué de conserver une longueur d’avance.

Le sentiment est, comme toujours, un élément clé des mouvements de marché. Et les événements à l’origine d’incertitudes concernant l’avenir entraînent généralement des épisodes de sentiment négatif et de volatilité des marchés. Toutefois, après une année de permacrise, avec des marchés actions baissiers comme caractéristique commune  et la pire année jamais enregistrée par les emprunts d’État, les marchés financiers ont bon espoir de vivre des jours meilleurs. À mesure que les marchés de l’énergie s’habituent à l’absence de la Russie et que les données comparées annualisées de l’inflation s’améliorent, la trajectoire des taux d’intérêt des banques centrales n’a jamais été aussi proche du point de retournement (« pivot »). Des taux d’intérêt plus faibles devraient permettre une dépréciation du dollar et alléger les pressions de l’inflation mondiale. Bien que la possibilité d’inconnues ne puisse être exclue, tout porte à croire qu’une période plus calme se profile.

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