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Article | 10 février 2021 | Les Echos
C'est une barre symbolique que le e-commerce français a franchie en 2020. Portées par la crise du Covid-19 et les confinements, les ventes en ligne ont dépassé la barre des 10 % du total du commerce de détail. La Fédération de l'e-commerce (Fevad) a même indiqué ce jeudi dans son bilan annuel que le taux, qui n'était que de 9,8 % en 2019 avait atteint précisément 13,4 %. La barre des 15 %, soit un achat sur six, n'est pas loin. Le e-commerce des produits a bondi de plus de 30 % alors que, dans le même temps, les ventes de détail, tous circuits confondus, baissaient de 4 %, selon la Banque de France, en raison de la crise, ce qui explique la forte croissance des ventes en ligne en poids relatif. « La crise a fait gagner quatre ans au développement de l'e-commerce », affirme Marc Lolivier, le délégué général de la Fevad.
Les chiffres du syndicat professionnel ne dessinent pas à première vue une année historique. Le marché des transactions sur Internet n'a gagné que 8,5 % l'an passé, à 112 milliards d'euros. La croissance était de 11,6 % en 2019 et de 13,4 %. Mais la crise du Covid a eu deux effets opposés. Elle a fait plonger les ventes de services en ligne et notamment celles des voyages, un gros morceau de l'activité. Les restrictions de circulation ont amputé ce segment de marché de 47 %.
Les « pure players » comme Amazon n'ont pas pour autant été perdants. En effet, la fermeture des magasins dits non essentiels a poussé les petites boutiques à se digitaliser. Elles se sont positionnées pour beaucoup sur les places de marchés des grands acteurs de la Toile. « La hausse de l'e-commerce a touché également les ventes en ligne réalisées par les places de marché qui ont pu fournir un débouché pour de nombreuses TPE/PME et limiter le recul de leurs ventes. En moyenne sur l'année 2020, les places de marché ont progressé de +27 % soit deux fois plus vite qu'en 2019 », précisent les experts de la Fevad.
La prime donnée par les consommateurs aux sites Internet des enseignes de magasins laisse supposer que les habitudes prises pendant les confinements ne seront pas abandonnées quand la situation sanitaire redeviendra normale. Le quatrième trimestre 2020 le prouve. La fermeture des magasins et des rayons dits non-essentiels a conduit à une forte augmentation des ventes en ligne au mois de novembre. Mais celle-ci s'est poursuivie en décembre, en dépit de la réouverture des commerces physiques. La période de Noël (novembre-décembre) a connu au total une hausse de 23 % par rapport à Noël 2019 et les ventes de produits et services ont atteint 25 milliards d'euros.
« Certaines habitudes tendent à s'inscrire dans le temps », confirme Marc Lolivier. « Les cyberacheteurs ont diversifié leurs achats en ligne et ont plus régulièrement privilégié cette pratique », ajoute Jamila Yahia-Messaoud, experte chez Médiamétrie, qui estime qu'à la fin de l'année dernière, 1,5 million de Français se sont convertis aux cyberachats.
Le classement des sites les plus fréquentés montre une autre évolution de la consommation : le spécialiste de la revente de vêtements d'occasion Vinted pointe à la quatrième place, juste derrière le traditionnel trio de tête constitué par Amazon, Cdiscount et la FNAC, et devant Carrefour.
Author : PHILIPPE BERTRAND
Article original : 2021-02-04